Une mission d’évaluation de SES au Cap-Vert : comment alimenter des hameaux très isolés sur la commune de Paül ?

 

 La population de l’archipel s’élève à environ 538.000 habitants.

L’archipel compte dix îles principales (superficie totale de 4 033 km²), dont trois sont dotées d’aéroports internationaux : São Tiago (où est située la capitale Praïa), Sal et São Vicente. Le projet se situe sur l’île de Santo Antão.
Un pays relativement pauvre : en produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA) son classement est 128ième sur 192 (FMI 2017 ou Banque mondiale 2016).

L’île de Santo Antão a une superficie de 780 km² et une population de 44000 habitants (stable, voire en baisse du fait de l’émigration vers les autres îles). Elle est la plus montagneuse et la plus exposée aux vents, ce qui en fait l’île la plus arrosée et la plus verdoyante de l’archipel, au moins dans son versant Nord et sur les crêtes qui contrastent avec le versant Sud qui, à l’image du reste de l’archipel, est très sec. L’habitat est très dispersé, ce qui ne facilite pas l’accès aux services (routes, eau potable, électricité, assainissement, écoles, santé).

L’approvisionnement en eau de la Commune de Paúl (population de 7 000 habitants, soit 1 800 foyers.)

C’est probablement la commune de l’archipel qui dispose de la meilleure ressource en eau, tant en quantité qu’en qualité, grâce à de nombreuses sources qui sont traditionnellement captées pour l’usage agricole, avec des cultures en terrasses dans le moindre endroit accessible. On y cultive le café, les arbres fruitiers, une grande variété de légumes et surtout la canne à sucre, employée à la confection du « grogue », le rhum local. Cet usage agricole traditionnel peut parfois venir en conflit avec les prélèvements pour l’alimentation en eau des populations et les besoins croissants liés à l’accueil touristique. L’approvisionnement en eau potable de la Commune de Paúl est aujourd’hui assuré à domicile pour 90% des habitants, à partir de sources captées et avec un simple traitement par chloration.

Le problème spécifique au village d’Igrijinha

Le village d’Igrijinha est situé en partie haute de la Commune, au-dessus du réseau récemment modernisé et développé. Il est constitué d’un habitat dispersé (15 foyers, soit un peu moins de 100 personnes) que l’on peut observer au-dessus du réservoir bleu de la photo ci-dessous, prise depuis le versant opposé. Aujourd’hui, la population du village descend chercher l’eau à un robinet public branché sur un réservoir de la nouvelle installation. Par ailleurs, les accès au village et à ses zones de culture sont très difficiles, se faisant par des sentiers piétonniers parfois escarpés.

Quel projet pour alimenter en eau potable le village ?

Le village d’Igrijinha dispose d’une source abondante, aujourd’hui destinée uniquement aux cultures, avec un réseau gravitaire constitué de rigoles en maçonnerie, datant d’avant l’indépendance et dont l’état aujourd’hui assez dégradé conduit à des pertes significatives.

Le projet envisageable :

  • Un ouvrage de captage de la source avec un petit réservoir de prise et un trop-plein pour la desserte agricole (altitude : environ 740 m) ;
  • Une canalisation en PEHD diamètre 63 mm, fixée sur des plots en ciment, et dont le tracé suit celui de rigoles existantes jusqu’au point d’implantation du réservoir de tête de réseau

(Altitude : environ 710 m). Longueur totale : environ 2000 m ;

  • Un réservoir de tête de réseau de 15 à 20 m3, avec installation manuelle de chloration, car le réservoir ne serait pas raccordé au réseau électrique ;
  • Un réseau de desserte des habitations (les plus basses à l’altitude 650 m environ).

La Mairie est convaincue que ce projet permettra d’inverser l’exode rural et de voir l’implantation de nouveaux habitants.

DES REFLEXIONS EN COMMISSION TECHNIQUE INTERNE A SES

Vu la compétence et la motivation des interlocuteurs locaux, le projet présente de bonnes garanties de réussite que ce soit pour sa réalisation ou pour sa pérennité. Cependant des variantes techniques ont été évoquées, qui seraient de nature à diminuer le coût du projet. La faisabilité de ces variantes doit être étudiée avec les interlocuteurs locaux.

Une fois connus ces éléments, nous serons plus à même de prendre une décision quant à notre engagement dans la recherche de financement.