UNE MISSION EXPLORATOIRE EN  PLEINE FORÊT EQUATORIALE 

LE VILLAGE DE MEYOS AU CAMEROUN (COMMUNE D’EVODOULA)

Le Cameroun, classé 25ème pays d’Afrique en termes de PIB par habitant, est le quatorzième producteur de pétrole d’Afrique. https://organismes.org/classement-des-pays-producteurs-de-petrole-en-afrique/

Selon la banque Mondiale, son PIB est environ 1/12ème de celui de la France et pratiquement 1,6 fois celui du Burkina-Faso. Le salaire minimum garanti est de 36 000 francs CFA (55 euros) par mois.

Le village de MEYOS, situé dans la commune d’Evodoula, dans la région de la Lékié, parcourue par le fleuve Sanaga, se trouve à environ 70 km au nord-ouest de Yaoundé et à 160 km au nord-est de Douala. Doté d’une école primaire (80 filles et 170 garçons). Il compte près de 2000 habitants.

La commune d’Evodoula et ses nombreux villages, avec près de 19000 habitants au dernier recensement de 2005, et bien que relativement proche de la capitale administrative, reste à l’écart des grands programmes d’aménagement engagés par le Cameroun. En particulier, il ne peut pas bénéficier du complexe d’exploitation de l’eau du fleuve Sanaga pourtant relativement proche.

Compte tenu de l’état des routes et des embouteillages quotidiens dans Yaoundé, il faut couramment entre deux et 3 heures pour rejoindre le centre-ville depuis Meyos aux heures de pointe.

 La végétation autour du village est influencée par le climat équatorial humide avec la présence d’une grande forêt dense. Près de 75% du territoire de la commune est couvert de forêt. Elle compte plusieurs espèces de bois précieux destinés à l’exploitation.

Les saisons des pluies s’étalent d’avril à juin et de septembre à novembre avec une moyenne de précipitation de 1000 mm par an pour une température variant de 24°C à 33°C. Les saisons sèches quant à elles couvrent la période de novembre à mars et de juin à août avec des températures variant de 24°C à 30°C.

La population pratique la culture du cacao, du manioc, de l’arachide, du macabo, de l’igname et du plantain. Les habitants élèvent des chèvres, des poules, des moutons et des porcs, en liberté.

Pendant les saisons sèches, aucune culture n’est possible (pas de système d’irrigation).

L’accès à l’eau ? Difficile, question cruciale !

 Il n’y a pas assez d’eau pour couvrir tous les besoins domestiques. Selon le Plan Communal de Développement de l’Arrondissement d’Evodoula, le village de Meyos a 4 puits à ciel ouvert mais en très mauvais état. Ils sont exploités à usage domestique et de boisson. La qualité de leur eau est douteuse et non fiable. Nous avons pu voir ce que l’on appelle une « mare permanente » (eau stagnante, non couverte), non loin de la chefferie, dans laquelle les habitants puisent de l’eau : la photographie parle d’elle-même. Les populations sont souvent confrontées à des diarrhées, des vomissements, et des ballonnements. Le taux d’absentéisme scolaire du aux maladies hydriques est estimé à 89%.

Il y a une seule pompe à motricité humaine exploitable, positionnée sur un puits couvert, mais elle est déportée par rapport au centre du village.

Nous avons été reçus par l’association Dynamique Africaine ((2) Dynamique Africaine | Facebook), le  premier adjoint au maire, la secrétaire générale de la commune et le président du comité de développement de Meyos. Ils  nous ont confirmé  le besoin de la municipalité dans le cadre du projet : 15 l/j/hab. pour une population à moyen terme estimée à 2500 personnes (horizon 2030) soit 37 m3/j. Le projet comprendrait :

  • deux forages équipés de pompage photovoltaïque,
  • un château d’eau, si possible de 40 m3,
  • un réseau de distribution équipé de 8 bornes fontaines (BF).

La question de l’assainissement a été abordée. L’adjoint au Maire nous a précisé que la plupart des familles a des latrines mais très sommaires, et qu’à terme la commune souhaite généraliser la construction d’une latrine correcte par foyer. Pour l’instant et dans le cadre du projet, on limitera l’implantation des latrines à l’école et au centre commercial. Nous prévoyons la construction de 2 blocs de 8 latrines, en indiquant dans le dossier que, dans le cadre de la formation, les services de la mairie seront formés pour améliorer les latrines familiales existantes.

Nous avons reçu un accueil exceptionnel de la part des villageois : extrêmement chaleureux, joyeux,  rythmé de danses traditionnelles au son des balafons en notre honneur.

(Dernières nouvelles du 14/02/2022 : “au Cameroun, « la vie est devenue trop chère »https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/02/14/au-cameroun-la-vie-est-devenue-trop-chere_6113672_3212.html)