L’eau arrive au village ! PMH en action

RETOUR D’EXPERIENCE SUR NOS REALISATIONS DE SANGOULEMA (2016/2018) EN ETROITE COOPERATION AVEC SEEPAT, NOTRE PARTENAIRE PRIVILIEGIE AU BURKINA-FASO

Publié dans : Actualité, Vie des projets

Interview de SANOGO, Président de la SEEPAT, qui a bien voulu retourner sur le terrain et interroger les acteurs et les bénéficiaires de ces différents projets. http://terredesjeunes.org/seepat

Sur les chantiers que vous avez mené avec SES sur cette commune de Bama, quels sont les deux ou trois principaux enseignements dont vous avez tirés profit  pour votre association et les futurs chantiers ?

« Il faut noter que le projet Sangouléma (Phase 1 et 2) était notre toute première expérience en matière de maîtrise d’œuvre dans la conduite de projet eau et assainissement. Ce projet à travers l’expérience de SES a permis de renforcer les compétences de SEEPAT dans la conduite de projet eau et assainissement. Cela nous a aussi permis de renforcer nos équipes de bénévoles et aussi la logistique (Véhicule, moto, GPS, kit de traitement des eaux etc.). En plus de tous ces éléments cités, il est aussi important de noter que ce projet a permis à SEEPAT d’avoir une bonne réputation au niveau local, national et international. Cela a permis à SEEPAT d’être lauréat du trophée de l’eau et de l’assainissement édition 2017 et aussi d’avoir de nouveaux projets et nouveaux partenaires. Tout cela a été possible grâce au projet Sangouléma avec SES. »https://www.solidarite-eau-sud.fr/projet-de-sangoulema-burkina-faso-2014-2019/

Comment évaluez-vous la situation de l’exploitation des infrastructures et des formations donnés au sein du village de Sangoulema ?  S’est-elle améliorée, stabilisée ou détériorée ? Dites-nous en quoi et pourquoi ? (travail des femmes, maladies hydriques, hygiène des familles, absentéisme école, entretien et paiement du service de l’eau etc…)

« Oui, la situation de l’exploitation des infrastructures s’est beaucoup améliorée. Concernant l’accès à l’eau potable : avant l’intervention de SES, la quasi-totalité de la population de Sangouléma n’avait pas accès à l’eau potable (800 habitants). Mais, aujourd’hui la situation s’est nettement améliorée au niveau du bourg et des deux (2) hameaux de culture (Bassiama et Tanmiga). Les nombreuses corvées d’eau des femmes sont finies, ce qui les amène à mieux s’occuper des enfants et aussi à vaquer à certaines occupations. On constate également une amélioration des conditions de santé des populations avec une réduction des maladies liées au manque d’hygiène surtout au niveau des enfants. Les populations avec l’appui des GPC ont pu constituer une caisse eau pour la maintenance de ces infrastructures. Les conditions d’accès à l’eau potable ont également été améliorées au niveau du centre de santé de Sangouléma (le système PROVIDENDE DE la SOCIETE DU CANAL DE PROVENCE , (https://canaldeprovence.com/ ) 6000 patients par an). Les malades n’ont plus besoin de débourser de l’argent pour la prise de médicaments (achat de l’eau en sachet). Concernant l’accès à l’assainissement : Les actions du projet à ce niveau (Construction de latrines familiales et sensibilisations en hygiène) ont permis de mettre fin à la défécation à l’aire libre, limitant ainsi la contamination des eaux avec les matières fécales. Ce constat est aussi visible au niveau de l’école qui a bénéficié de nouvelles latrines. Selon les témoignages des enseignants, le taux d’absentéisme des élèves a baissé à l’école. »

Envisagez-vous d’autres évolutions sur ce village ?

    «  Oui, nous avons en projet de mettre en place un système de pompage solaire au niveau du forage du centre de santé. »

Un des exploitants de ces équipements, pourrait-il donner son avis personnel sur les changements perceptibles qu’il ressent suite à la mise en œuvre des installations ?

« Parmi les nombreux témoignages des exploitants des puits, on cite celui du gestionnaire de Tanmiga, monsieur SAWADOGO Amidou : « Ce puits nous a vraiment soulagé sur tous les plans. Avant l’intervention du projet qui a permis de réaliser ce puits, nous parcourions plus de 5 km pour nous approvisionner en eau potable, ce qui était très difficile. Donc la solution était de se rabattre sur nos puits traditionnels non protégés et exposés à la pollution. Cette situation a engendré beaucoup de maladies diarrhéiques et les petits enfants étaient les plus touchés. Maintenant avec ce nouveau puits moderne qui est aussi régulièrement traité, nous ne connaissons plus ces problèmes, c’est vraiment la joie au village. Je ne saurai terminer sans remercier SES et les principaux donateurs. »

Le maire de Bama : a-t-il une appréciation sur ce qui a été réalisé dans ce village ?

« Ce projet est très bien apprécié par la municipalité de Bama. Le maire est très satisfait parce que ce projet pilote a permis de renforcer les capacités de la commune en maîtrise d’ouvrage dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Ce projet a été un modèle sur lequel, la commune s’est appuyée pour renforcer la gestion des ouvrages hydrauliques dans les autres localités de la commune. La maire a souhaité poursuivre la collaboration avec SES car il existe de nombreux hameaux très peuplés dont les populations n’ont pas accès à l’eau potable et à l’assainissement. »